Texte d’Ollivier Blondin :
« Tous les ans, les apiculteurs tirent la sonnette d’alarme, car ils connaissent des pertes très inquiétantes qui ne cessent d’augmenter : allant jusqu’alors de 20 à 30%, cette année la mortalité des abeilles monte à 50%, 80%, voire 100% pour certains. C’est une véritable hécatombe. Pour ma part, je suis passé de 99 colonies hivernées à 13 au printemps.
Des apiculteurs se retrouvent ruinés… et méprisés. Le Ministre de l’Agriculture refuse de reconnaître la gravité de la situation et nous n’avons le droit à aucune aide.
Un observatoire des mortalités d’abeilles a été mis en place récemment, mais ne fait aucune investigation toxicologique. On nous parle d’hiver long… mais l’abeille supporte très bien des hivers bien plus longs et rigoureux que ceux que nous pouvons connaître en Bretagne ! Certains secteurs de Bretagne ont été épargnés par ces pertes, et sur une même commune on peut avoir un rucher entier tout à fait correct, et à moins de 5km, un autre complètement dépeuplé, vide d’abeilles.
Mes ruches qui ont le mieux survécu sont celles qui étaient proches d’une zone protégée « Natura 2000″ et celles que j’ai installées près de champs de sarrasin, et le sarrasin ne reçoit pas de traitement chimique. D’ailleurs, sur l’île d’Ouessant où il n’y a pas de pesticide, le taux de perte est de 3%.
La perte en pollinisateurs est colossale. Beaucoup d’apiculteurs baissent les bras : des jeunes complètement ruinés, des plus anciens proches de la retraite, et énormément de personnes qui ont quelques ruches dans leur jardin. L’hécatombe que j’ai subie, c’est plus de 4 millions d’abeilles qui ne vont pas polliniser nos campagnes.
Je n’aime pas parler de valeur monétaire quand je parle de mes abeilles, mais l’estimation des pertes en dommage et en manque à gagner s’élève à 60 200 euros.
Je n’ai pas pu récolter de miel au printemps, et je n’aurai certainement pas grand chose en fin de saison. Je dois diversifier mes activités pour subvenir à mes besoins cet hiver.
Je refuse de jeter l’éponge. Voilà pourquoi je lance cet appel pour trouver, grâce à votre participation solidaire, l’argent nécessaire pour réinstaller des colonies dans mes ruches. Il permettra ainsi d’acheter à un producteur breton des essaims (160€) et des reines fécondées (30€), afin de repartir au mieux la saison prochaine.
Les abeilles et moi vous remercions mille fois de l’aide et du soutien précieux que vous nous apporterez.
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Merci à tous ! »